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"Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage s'illumine pour nous ; et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations. Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble !" (Psaume 67)

vendredi 24 avril 2015

Yoga et christianisme sont-ils compatibles ? (II)

La réponse de l'Archimandrite Sophrony, à propos de ceux qui font un rapprochement entre la méditation chrétienne et le yoga ou encore avec la méditation transcendantale (entre autres formes de méditation):

"Il est indispensable de souligner catégoriquement la différence radicale qui existe entre la Prière de Jésus et toutes les autres théories ascétiques. Ils se trompent ceux qui essaient de se dépouiller mentalement de tout ce qui est transitoire, relatif afin de franchir par là quelque seuil invisible, de prendre conscience de ce qu'ils ont été de toute éternité et de réaliser ainsi leur "identité" avec le Principe de toute existence; afin de retourner vers l'Absolu transpersonnel et "sans Nom", et de fusionner avec lui; afin de dissoudre dans l'océan supra-intelligible leur personne même, la confondant avec la forme individuelle de l'existence naturelle. [...]
L'ultime aboutissement d'une telle ascèse non personnaliste en a conduit beaucoup à considérer que le principe est dans la nature même de l'homme ; à tendre à l'autodéification, ce qui est à l'origine de la grande Chute […].
Ce mouvement vers les profondeurs de son propre être n'est rien d'autre qu'une attirance vers le néant hors duquel nous avons été tirés par la volonté du Créateur.
Il n'est pas dans mes intentions d'énumérer ici toutes les intellections, toutes les formes possibles de l'intuition intellectuelle, mais je dirai d'après ma propre expérience qu'en tout cela le Dieu Vivant, c'est-à-dire Celui qui Est vraiment - ὁ ὀντως ων - ne se trouve pas.
On a affaire à une aptitude naturelle de l'esprit humain dans son mouvement vers l'Absolu. Toute contemplation sur cette voie est une contemplation du soi mais non une contemplation de Dieu. Dans ces états nous découvrons certes une beauté, mais c'est une beauté créée, et non l'Etre premier. Et tout cela ne conduit pas l'homme au salut.


L'Archimandrite Sophrony nait à Moscou en 1896. Se détournant de l'Orthodoxie, il se plonge dans la méditation et la mystique indienne et dans le yoga. La parole biblique de Dieu qui révèle son Nom à Moïse fait prendre conscience au jeune homme du caractère impersonnel et vide de la mystique indienne. Il revient à l'Orthodoxie et étudie la théologie à l'Institut Saint-Serge de Paris.
En 1926, il gagne le Mont Athos où il adopte la vie monastique avec pour père spirituel le futur Saint Silouane, dont il écrira la biographie et fera connaître les écrits dans le monde entier.
A la mort du Père Silouane, Sophrony quitte le monastère et se rend au "désert" dans une vie de solitude. En 1959, il fonde un monastère près de Maldon, en Angleterre. Ce monastère a aujourd'hui un rayonnement international.
Le monastère ne disposait pas du droit d'enterrer les morts sur son domaine à moins de bâtir une crypte souterraine. Père Sophrony déclara qu'il ne "naîtrait pas au ciel" avant que celle-ci  ne soit construite. L'inauguration de la crypte étant prévue le 12 juillet, il mourut le 11 et y fut enterré le 14 juillet 1993.

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