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"Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage s'illumine pour nous ; et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations. Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble !" (Psaume 67)

dimanche 6 septembre 2015

Le Saint-Esprit: la Source d'où coulent les fleuves d'eau vive.

par Calliste le Patriarche



"Au milieu du paradis en Eden, on voit une source jaillissante divisée en quatre courants et arrosant la face de la terre, ainsi qu'il est écrit. (Gn 2,8)
Dans l'homme, la source d'eau vive est le mouvement vivifiant du Saint-Esprit, dont le Seigneur a dit: "L'eau que je lui donnerai sera pour lui une source d'eau vive", jaillie du coeur, comme celle qui sort merveilleusement de l'Eden.
Cette source se divise en prudence, modestie, justice, et courage. Ce sont les quatre courants d'où jaillit en fleuves toute vertu pareille à Dieu. C'est pourquoi il est dit qu'ensuite l'eau arrose toute la face de la terre (Gn 2,10), ou si tu veux, la face du coeur, de toute évidence pour la croissance, la maturation et la récolte des fruits élus des vertus divines.

L'eau suffit à toutes ces plantes innombrables. Elle qui est une, elle les arrose, les nourrit, les assiste sans mesure, bien qu'elles diffèrent les unes des autres. La source, comme je viens de le dire, coule donc pour toute cette diversité des plantes. Elle répand l'eau unique et simple, laquelle est du plus grand secours. Se divisant en quatre courants, elle fait ainsi ce qui convient à toute plante. 
Cette source est le divin flamboiement surnaturel de Celui qui a créé la vie, son mouvement et son énergie intarissables. Elle a été donnée aux fidèles par grâce.
De cet amour, de cette sagesse, Paul et Isaïe sont des témoins tout à fait probants. Paul dit précisément: "L'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné."(Rm 5,5)

En un mot, d'après les Pères, l'Esprit Saint et vivifiant intervient tellement dans toutes les choses de la vertu et dans ces états qui, apparemment, comme je l'ai dit, s'opposent entre eux, que l'Ecriture l'appelle feu et eau, choses totalement contraires, car il apporte l'aide de tout ce qui, dans l'âme, est bon et beau et il en suscite l'énergie qui donne la vie et la force. 

Ainsi, je pense que la pierre que frappa le bâton de Moïse le législateur, et qui fit surnaturellement jaillir l'eau comme des fleuves, est le coeur pétrifié par l'endurcissement. Quand Dieu, au lieu d'un bâton, frappe opportunément de ses paroles un tel coeur et le pénètre de componction (1), la puissance de l'Esprit heureusement suscitée jaillit de ce coeur de manière surnaturelle comme des courants d'eau vivifiante, et accorde en tout une aide immense.
L'Esprit Saint, pourrait-on dire, ce sont des fleuves. Car "celui qui croit en moi, comme dit l'Ecriture, des fleuves d'eau vive couleront de son coeur." (Jn 7,38). Et l'apôtre bien-aimé ajoute qu'il disait cela de l'Esprit que devraient recevoir ceux qui croiraient en Lui. (Jn 7,39). 
La gloire dans les siècles, à Lui qui donne ce qui dépasse l'intelligence."

(1) Componction: douleur d'avoir péché contre Dieu (-> repentance)

CALLISTE LE PATRIARCHE, Chapitre sur la prière, Philocalie des Pères septiques, T. B4, p.649-651



Calliste le Patriarche: on l'identifie souvent comme étant Calliste Xanthopouloi, patriarche de Constantinople à la fin du 15e siècle. Dans son discours, il parle dans la plus grande humilité, comme étant lui-même le dernier des moines alors même qu'il est à la tête de l'Eglise.

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