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"Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage s'illumine pour nous ; et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations. Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble !" (Psaume 67)

vendredi 25 septembre 2015

Silouane l'Athonite: biographie



Né en 1866 en Russie, dans la province de Tambov, Syméon Ivanovitch Antonov (Семен Антонов) mène une enfance et une jeunesse comme tous les autres enfants de paysans russes de cette époque. Sa famille est modeste et vit dans beaucoup de simplicité. C'est une famille pieuse et le jeune Syméon est élevé dans la foi orthodoxe. En grandissant, il devient un jeune homme à la force impressionnante. Il aime la fête et la présence des jeunes filles, ce qui lui faudra quelques écarts de conduite. Un jour, lors d'une bagarre, il frappe violemment son adversaire qui sera sévèrement blessé. Cette expérience le marquera profondément et prendra conscience de son état de pécheur et de sa vie dissolue.
Un jour, il fit un rêve: un serpent entrait dans sa bouche, Syméon en fut très dégouté, et il entendit alors un voix qui lui disait: "De même que ce serpent te répugne, de même je n'aime pas voir ce que tu fais."
S'en suivit une période de service militaire: alors que ses camarades festoyaient, lui aspirait à rejoindre le Mont-Athos pour y devenir moine. 
Ce désir se concrétisa en 1892. Il arriva au Mont-Athos, et entra au monastère russe de Saint-Pantéléimon-le-Grand-Martyr. Une période de dur combat commença pour le jeune novice. De nombreuses fois il fut tenté de quitter la presqu'île pour rejoindre le monde, se marier et fonder une famille. Mais il demeura ferme et resta au monastère.
Le Père Sophrony raconte ainsi un événement qui arriva au jeune moine: "Une nuit sa cellule fut envahie d'une étrange lumière qui pénétrait même son corps. La pensée lui dit: 'Accepte, c'est la grâce'. Cependant l'âme du novice était troublée, et il resta dans une grande perplexité. Même après cela, la prière continua à agir en lui, mais l'esprit de contrition s'était tellement éloigné de lui qu'il se mit à rire pendant qu'il priait ; il se frappa violemment le front avec son poing et le rire cessa, mais l'esprit de repentir ne revint pas pour autant, et la prière continua sans contrition. Il comprit alors qu'il était victime d'un phénomène trompeur." (Sophrony, p. 28)
Dès ce moment, des démons commencèrent à lui apparaitre: ils lui disaient tantôt "tu es un saint !" et tantôt "jamais tu ne seras sauvé !". Désespéré, il connu un moment de total délaissement, il perdit tout espoir et plongea plusieurs heures dans les ténèbres absolues. Il connut ce que d'autres mystiques comme Jean de la Croix appelèrent la nuit spirituelle. Mais le soir même, lors des vêpres le Christ lui apparu, à ce moment tout son être fut remplir du feu de l'Esprit Saint, il vit une grande lumière, différente de celle qui l'avait trompé, et il reconnu immédiatement le Christ.
Le novice commença alors à s'enorgueillir d'avoir reçu une telle vision si jeune alors que certains moines âgés n'ont jamais rien vu de tel. Les apparitions démoniaques reprirent de plus belle et sa lutte contre les démons s'intensifia. Une quinzaine d'année plus tard, celui qui était devenu le père Silouane, toujours en prise avec les démons, fit une expérience terrible: alors qu'il priait, sa cellule se trouva remplie de démons, un démon se tient même entre lui et l'icône du Christ devant laquelle il prie, si bien que s'il voulait se prosterner devant le Christ, il se prosternait devant le démon ce qui empêchait donc la prière du moine. Silouane cria alors vers Dieu: "Seigneur, tu vois que je tâche de te prier avec un esprit pur, mais les démons m'en empêchent. Apprends-moi ce que je dois faire pour qu'ils ne me dérangent pas". La réponse ne se fit pas attendre: "Les orgueilleux ont toujours à souffrir ainsi de la part des démons." " Seigneur, dit Silouane, apprends-moi ce que je dois faire pour que mon âme devienne humble."Le Seigneur répondit: "Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère pas." Silouane retrouva l'espoir et persévéra désormais dans cette lutte contre le mal.
Ce qui caractérise aussi la vie de Saint Silouane, c'est sa grande discrétion. Il passait inaperçu parmi les autres moines, personne ne connaissait ses expériences spirituelles si ce n'est son père spirituel. Il passait même pour un moine simple et inintéressant. Un jour, un membre important de la hiérarchie dit à propos de Silouane: "Je ne comprends pas pourquoi vous autres, universitaires et hommes savants, vous allez chez le père Silouane, simple paysan illettré. N'y a-t-il donc personne de plus intelligent que lui au monastère ?" 
Silouane était animé par la prière pour le monde, lui qui avait connu l'éloignement d'avec le Seigneur était touché de compassion pour tous ceux qui ne connaissaient pas le Christ et qui étaient loin de sa grâce. 
Discret et presque inconnu pour sa grande sainteté, sa vie spirituelle et ses écrits, c'est au père Sophrony que l'on doit d'avoir fait connaître celui que Thomas Merton qualifie de "moine le plus authentique du XXe siècle".
Il fut canonisé en 1987 par le Patriarcat oecuménique de Constantinople.

Source: ARCHIMANDRITE SOPHRONY, Saint Silouane l'Athonite (1866-1938): vie, doctrine et écrits, Paris, Cerf, 2010



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